Yama Loka Terminus

Léo Henry, Jacques Mucchielli

Dans ce recueil de nouvelles, Léo Henry et Jacques Mucchielli explore pour la première fois la ville de Yirminadingrad.

Yama Loka Teminus

Quelques mots sur les auteurs. Léo Henry, né le 9 septembre 1979 à Strasbourg, est un écrivain français de fantasy et de science-fiction, scénariste de bandes dessinées et de jeux de rôles.

Après un master de lettres modernes, Léo Henry a mené de front le début de sa carrière littéraire et des "petits boulots". Il a voyagé aux États-Unis et vécu au Brésil, présents dans son œuvre. À partir de la fin des années 2000, Léo Henry entame une collaboration avec Jacques Mucchielli (décédé en 2011), dont naîtront quatre livres. La modernité, la musique populaire ou encore la boisson et les bistrots font partie de ses sujets de prédilection.

Jacques Mucchielli est né en 1977. Il a écrit pour le jeu de rôle et le jeu vidéo, ainsi que des articles de philo politique, quatre livres avec Léo Henry, et une poignée de nouvelles de SF (en revues et anthologies). C’était un fan exhaustif de Dick, Ballard, Volodine, Kubrick, Lynch, Michel Foucault… Il était attaché au 13e arrondissement parisien et à son village corse de Ghisoni. Il est mort brutalement en 2011, à l’âge de 34 ans.

Pitch. Yirminadingrad est une cité portuaire de la Mer Noire. On y parle bulgare et grec, turc et mycrønien.

Elle existe dans un présent futuriste aux accents archaïques.

Comme partout ailleurs, on y vit dans l’attente de la fin.

Yama Loka terminus parle de l'irréductible facteur humain, de la vie qui s'immisce dans les lieux les plus invivables et des touffes de mauvaise herbe qui défoncent les macadams laissés à l'abandon.

Il est composé des témoignages, de récits, d'aveux. Chaque narrateur est un être normal, un être réel, un héros.

Yirminadingrad, malgré son outrance, existe bel et bien.

La guerre, la folie, la violence des institutions et des relations humaines dépassent les frontières de la cité, et celles du livre.

On trouve des fantômes et des dieux jusque dans nos propres vies.

Rien n'a été inventé, seuls quelques noms ont été changés.

Yama Loka parle aussi du plaisir d'arriver, à deux, à un endroit que l'on n'aurait jamais pu atteindre seul.

Contenu.

Cheval cauchemar

Attentat de personne

Diabolo manque

...toutes les flammes sont égales...

Power Kowboy

Dans le noir

Histoire du captif et du prisonnier

Tarmac-Penthouse/dernier rapport de télésurveillance

Demain l'usine

Ces photos de moi que l'on n'a jamais prises

Evgeny, l'histoire de l'art et moi

10101 (rhapsodie)

Au-delà il n'y a que le ciel

Sache ce que je te réserve

Clair de lune, chienne de ville

La Pluie, extérieur jour

Légende dorée de Saint Christophe

Escale d'urgence (matériaux pour un adultère)

Journal de mon retour à la cité natale

Et s'échapper des côtes rompues, et se répandre en nuées immenses

Espace, un orphelin

Ce que j'en ai pensé. Portrait toute en nuance d’une ville imaginaire située quelque part dans l’est de l’Europe, ce livre est tout à fait fascinant. Il faut bien sûr s’habituer au style d’écriture très particulier de Léo Henry mais, pour le lecteur esthète, c’est un vrai plaisir.

Plus que des histoires, c’est d’ambiance qu’il s’agit ici. En lisant ces nouvelles, je ne pouvais éviter de penser à Antoine Volodine et son post-exotisme, mais aussi à Barbéri ou Ballard.

Je n’ai pas retenu une nouvelle en particulier, pour moi c’est un ensemble dont le personnage principal reste cette ville, un peu sordide qui tente de survivre malgré tout.

J’avais déjà lu Bara Yogoï il y a quelques années mis je pense que cela nécessitera une nouvelle lecture avant de lire les deux derniers opus de la série.

La lecture ne plaira certainement pas à tout le monde mais pour ceux qui aiment les textes d’ambiance c’est un régal.

diaspora*
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