Wastburg

Cédric Ferrand

Ancré dans une fantasy assez sombre et réaliste, ce roman nous offre une exploration d'une ville crasseuse à travers le regard de ses habitants.

Wastburg

Quelques mots sur l'auteur. Né en 1976, Cédric Ferrand fait vivre des univers de jeu de rôles (Sovok, Brumaire, Vermine, Nightprowler...), écrit des nouvelles et lit tout ce qui lui passe sous la main. Il vit désormais à Montréal, dans la plus complète schizophrénie linguistique et culturelle.

Pitch. Wastburg, une cité acculée entre deux royaumes, comme un bout de bidoche solidement coincé entre deux chicots douteux. Une gloire fanée qui attend un retour de printemps qui ne viendra jamais. Dans ses rues crapoteuses, les membres de la Garde battent le pavé. Simple gardoche en train de coincer la bulle, prévôt faisant la tournée des grands ducs à l’oeil ou bien échevin embourbé dans les politicailleries, la loi leur colle aux doigts comme une confiture tenace. La Garde finit toujours par mettre le groin dans tous les coups foireux de la cité. Et justement, quelqu’un à Wastburg est en train de tricoter un joli tracassin taillé sur mesure. Et toute la cité attend en se demandant au nez de qui ça va péter.

Ce que j'en ai pensé. Depuis quelques années, on voit fleurir une nouvelle forme de fantasy qui, si elle existait déjà auparavant, semble avoir trouvé son public. Ce sous-genre, que l'on pourrait qualifier de crapule fantasy, nous montre souvent des personnages issu de la rue, des bas-fonds plutôt que des chevaliers ou des paysans. Le décor est très souvent urbain, le style n'est pas à l'épopée et on a rarement affaire à des romans initiatiques et de lutte du bien contre le mal. On peut noter également qu'une partie des auteurs ont commencé leurs carrières dans le jeu de rôle (Jutine Niogret, Jean-Philippe Jaworksi ou Cédric Ferrand).

Ici, nous sommes tout de suite dans le bain avec ce roman dont le décor, la ville de Wastburg, est également le personnage central. En effet, le découpage en chapitre vu par des personnages toujours différents ne permet pas de s'attacher à l'un en particulier. L'objectif est bien de montrer la ville comme une entité à part qui se joue des destins de ses habitants.

L'écriture, sans être aussi riche que celle d'un Jaworski, est tout à fait adaptée au récit, en mélant au français l'argot local. La construction du récit peut par contre dérouter et il vaut mieux voir le roman comme une suite de nouvelles avec une intrigue centrale. Si l'on comprend le principe central de Wastburg, alors c'est u très bon memoment de lecture auquel on a droit.

diaspora*
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