Toxoplasma

Sabrina Calvo

Après avoir lu il y a quelques années le très surréaliste Sunk, co-écrit avec Fabrice Colin, j’ai cette fois attaqué ce roman très acclamé par la critique.

Toxoplasma

Quelques mots sur les auteurs. Sabrina Calvo est une écrivaine, dessinatrice et conceptrice de jeux vidéo, née à Marseille en 1974. Reconnue pour son sens très singulier du merveilleux et de l’absurde, femme-orchestre explorant une anarchie sensuelle emprunte de spiritualité, elle vit entre Montréal et Paris.

En 2018 Toxoplasma a reçu le Grand Prix de l’Imaginaire et le prix Rosny-Aîné.

Pitch. Après la Révolution, l’île de Montréal est assiégée — ses ponts bloqués par l’armée fédérale. Partout dans les rues se déchirent les partisans de l’ancien monde libéral et ceux qui aspirent à une société anarchiste, transformant le paysage urbain en un champ de ruines festif où survivent des communautés humaines en pleine recomposition.

Au cœur de ce chaos, Nikki Chanson bosse dans un vidéo-club. Paumée mais pleine de talents cachés, elle partage son temps entre la refourgue de mauvais films aux mauvaises personnes, les enquêtes sur des faits divers sordides et les soirées film en compagnie de Kim, coureuse de bois virtuels.

Mais entre ses hallucinations en VHS et ses rêves de forêts détruites, le quotidien de Nikki menace de s’engouffrer dans une conspiration meurtrière à laquelle elle ne pourra échapper que grâce au soutien de sa copine et d’une marionnette d’un show pour enfants qui n’est autre qu’un chien mort.

Ce que j'en ai pensé. Se situant dans un Montréal en plein Commune, ce livre possède une ambiance très particulière et rétro-futuriste. Tout d’abord, c’est un roman d’amour, non pas dans l’histoire même mais surtout pour des éléments du contexte que l’auteure met en avant : l’époque des VHS et des locations de films, les films d’horreur eux-mêmes, l’anarchisme, etc. Tous ces éléments forment une trame de fond à cette histoire d’enquête étrange et c’est une alchimie qui fonctionne particulièrement bien.

L’auteure nous plonge dans l’histoire sans trop de préambules ni d’explications et c’est souvent ce que j’aime. La découverte de l’univers de l’intérieur, et non de manière artificielle, fait parie intégrante du plaisir de la lecture.

Le style sert merveilleusement bien le propos, vif, incisif et virant parfois au burlesque et à l’absurde mais sans faire perdre de crédibilité à l’histoire.

En résumé, ce roman mérite tout à fait tout ce qu’on en a dit et cela me donne envie de lire les précédents romans de Sabrina Calvo.

diaspora*
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