The ballad of Black Tom

Victor Lavalle

Un nouveau récit court dans la très bonne collection Une heure lumière où l’auteur reprend une nouvelle de Lovecraft sous une forme d’hommage (très) critique.

The ballad of Black Tom

Quelques mots sur l'auteur. Victor LaValle est un auteur américain. Il est l'auteur d'une collection de nouvelles, Slapboxing avec Jésus et quatre romans, The Ecstatic, Big Machine, Le diable en argent et The Changeling .

LaValle écrit principalement des romans, mais il a également écrit des essais et des critiques de livres pour GQ , Essence Magazine , The Fader , et le Washington Post , entre autres.

Lavalle a grandi dans les quartiers de Flushing et de Rosedale dans le Queens, à New York, élevé par une mère célibataire qui avait émigré d' Ouganda vers 20 ans. Il a suivi les cours de l' Académie Woodmere et a obtenu un diplôme en anglais de l'Université Cornell puis une maîtrise en beaux-arts en écriture créative de l'Université de Columbia.

Ses livres ont obtenus plusieurs distinctions : Prix Shirley-Jackson, Prix British Fantasy, American Book Awards

LaValle est professeur agrégé à l' École des arts de l'Université Columbia . Il vit à New York avec sa femme, la romancière Emily Raboteau.

Pitch. Musicien noir sans grand talent, le jeune Charles Thomas Tester vivote à Harlem en cette année 1924. Il pousse la chansonnette dans les rues pour un public de Blancs amateurs de jazz, et, à l'occasion, fait des petits boulots. Un jour, il croise le chemin de Robert Suydam, un occultiste qui l'engage pour jouer chez lui contre une somme faramineuse. Pourquoi ? Quels sont les buts de l'excentrique Suydam ? Va s'ensuivre une plongée dans l'étrange pour Tester, qui en sortira changé à jamais. En août 1925, H. P. Lovecraft vit avec Sonia Greene à New York. Il n'est pas heureux. Son mariage semble peu épanouissant, sa carrière littéraire peine à décoller et il déteste la ville. En à peine quarante-huit heures, il écrit "L'Horreur à Red Hook", l'un de ces textes les plus détestables, les plus racistes, dans lequel il règle ses comptes avec la mégapole et la " faune " qu'elle abrite.

Ce que j'en ai pensé. L’auteur, Victor Lavalle, n’est pas encore connu du grand public et ce texte doit être un des premier traduit en français.

Le renouveau de ces dernières années sur Lovecraft est venu en premier lieu avec le passage de ses textes dans le domaine public en 2007, ce qui a engendré une avalanche de nouvelles traductions. Il y a eu également la sortie de la magistrale biographie de T.S. Joshi (qu’il faut encore que je lise d’ailleurs). Enfin, de nombreux auteurs reprennent maintenant des textes du maître de Providence en les réadaptant avec les problématiques actuelles.

Ici, l’auteur s’attaque à un texte assez mineur et ouvertement raciste datant de la fin de sa période newyorkaise, l’horreur à Red Hook, en la réécrivant de manière assez magistrale et en changeant le point de vue du narrateur.

D’un texte assez brouillon, il en fait une dénonciation du racisme ordinaire qui sévissait à l’époque mais également un texte tout à fait convaincant dans le déroulement de son intrigue. L’horreur est bien présente dans le récit mais d’une manière très différente du style de Lovecraft, moins envoûtante peut-être. Par contre, les personnages sont beaucoup mieux développés, Lovecraft ne nous ayant as habitué à des personnages très intéressants.

C’est donc un très bel exercice de style et un très bon choix éditorial pour cette collection et un très bon conseil de lecture.

diaspora*
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