Susto

Luvan

Suite au conseil avisé d'une personne sur le stand de la Volte au festival de Sèvres, je me suis laissé tenté par ce curieux roman de Luvan dont j'avais un peu entendu parler.

Susto

Quelques mots sur l'auteur. Marie-Aude Matignon (dite luvan) est traductrice, réalisatrice radio et écrivaine.

Elle est, sous le nom de luvan, auteure de littérature, de théâtre, de fictions radiophoniques et de poésie. Historienne de formation, elle est également traductrice sous son vrai nom.

Elle a vécu en Afrique, dans le Pacifique, en Chine et en Scandinavie avant de s'installer en Belgique, où elle vit depuis 2003.

Pitch. Sur l’île de Ross, aux confins de l’Antarctique et à une date indéterminée, le volcan Erebus couve la ville de Susto, métropole mythique à la population cosmopolite, fourmilière de colons, de mineurs, de triades, de minutemen et d’enfants perdus. Cité en éventail scindée par des murs jadis protecteurs, mais devenus instruments d’oppression, Susto est le théâtre des soubresauts des derniers représentants d’une humanité aux abois. Les sustoïtes tentent de s’y bâtir une existence, grondent à l’unisson, résistent, se repoussent et s’attirent au cœur de cette Pompéi australe.

Mais quel désastre, de la colère d’Erebus ou des révolutions humaines, aura finalement raison de leurs faibles espoirs ? Susto désigne, dans la langue des Indiens d’Amérique, la « maladie de la frayeur », celle qui « laisse l’âme ailleurs » et niche en chacun de nous.

Ce que j'en ai pensé. C'est un roman extrèmement déroutant et l'un des plus originaux que j'ai pu lire cette année. Sa construction par fragments rappelle bien sûr John Dos Passos ou John Brunner en mélant habilement les récits de plusieurs protagonistes et divers genres (théâtre, pulp, radio, etc.). Le résultat est au départ très déroutant et il faut accepter de se laisser guider à l'aveugle.

L'intrigue est donc très difficile à discerner et il faut attendre la toute fin pour bien saisir et comprendre le déroulement. Tout semble tourner autour d'un personnes, Adina Sadovska, qu'on ne fera qu'éffleurer tout au long de l'histoire. L'ensemble peut sembler bien sûr assez incohérent à cause de la construction mais il faut plutôt l'étudier comme on le ferait d'unn tableau impressionniste. Les touches d'écritures forment un schéma d'ensemble qui trouve tout son sens lorsque l'on prend du recul face aux histoires individuelles.

Comme beaucoup de romans de ce type, il mériterait une seconde lecture pour bien en saisir toutes les nuances. Le monde tel qu'il est décrit est assez original et situé dans unn futur relativement proche, dans le sens où il est tout à fait appréhendable à partir de notre monde actuel. Nous avons également affaire à une belle galerie de personnages, aidé en celà par le format.

Ce n'est pas un roman que je pourrais conseiller à tout le monde tant sa construction pourrait en décontenancer certains. Nous sommes en effet là assez éloigné du roman linéaire traditionnel et un effort est nécessaire pour bien entrer dans l'histoire et chercher la structure du récit. Pour ma part, cela restera une très belle surprise et donc un très bon conseil de lecture.

diaspora*
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