Railsea

China Miéville

China Miéville s'attaque ici à Melville en transposant l'obsession d'Achab dans un univers bien particulier.

Railsea

Quelques mots sur l'auteur. China Tom Miéville, né le 6 septembre 1972 à Norwich en Angleterre, est un auteur de romans qui se joue des genres littéraires : science-fiction, horreur, fantastique, roman noir figurent parmi ceux qu'il a délibérément utilisés et mélangés dans ses œuvres à ce jour. Miéville qualifie son travail de « weird fiction » (« weird » en référence à la fiction d'horreur du début du xxe siècle qui mélange pulp et horreur, comme celle de Howard Phillips Lovecraft) et a été rangé par la critique dans un groupe informel d'auteurs nommé « new weird », rassemblés par leur volonté de faire sortir la littérature de fantasy des clichés imposés par les successeurs de John Ronald Reuel Tolkien.

Pitch. Dans un monde désertique, une seule voie à suivre : celle du chemin de fer. Et aux côtés du capitaine Natasha Picbaie, partir en chasse de Jackie-la-Nargue, la taupe blanche géante...

Merfer. Un monde apocalyptique, désertique, aux océans mourants à cause d'une catastrophe inconnue, à la terre stérile colonisée par les rats-taupes géants creusant sans cesse des tunnels immenses. À sa surface court un réseau de voies ferrées à l'origine indéterminée et à la destination tout aussi mystérieuse. Et sur celles-ci, un train est en marche, mené par la capitaine Natasha Picbaie dans une quête jusqu'au-boutiste, cruciale : trouver Jackie-la-Nargue, la plus gigantesque des taupes géantes, à la fourrure ivoire, et qui a emporté son bras... Désormais, pour la capitaine au verbe haut, la chasse ne pourra prendre fin qu'avec la mort de son ennemi juré. Embarqué dans cette folle aventure pour sa première chasse à la taupe, le jeune Sham assiste fasciné au ballet des harponneurs et aux mises à mort qui font la gloire des uns et l'infortune des autres. Jamais il ne s'est senti autant en vie que lors de cette extraordinaire expédition sur la Merfer. Jusqu'à ce qu'ils s'arrêtent face à ce train naufragé, et que Sham découvre dans l'épave les indices de quelque chose... quelque part... une impossibilité, un mystère qui le conduira bien au-delà de ce pour quoi il avait signé. Bientôt, à bord du train lancé dans sa folle odyssée, poursuivis par les pirates et les pilleurs, ils atteindront la fin de la Merfer, l'extrémité du monde connu...

Ce que j'en ai pensé. Comme toute oeuvre de China Miéville, elle se caractérise par sa singularité. En dehors des romans dans l'univers de Bas-Lang, l'auteur surprend toujours par ses univers très originaux (Embassytown ou The city and the city par exemple). Railsea ne déroge pas à la tradition. Etant toujours très attiré par les trains (beaucoup depuis La compagnie des glaces) je ne pouvais que tomber sous le charme de ce roman.

S'il développe une histoire originale, ce roman emprunte beaucoup à Moby Dick et se veut, je pense, une sorte d'hommage à Melville. Principalement, il traite de l'obsession et jusqu'où elle peut mener. S'il se centre sur un jeune homme, ce n'en est pas pour autant un roman initiatique même s'il peut s'en rapprocher de temps en temps par certains aspects, le monde étant déjà en grande partie connu par le narrateur.

Si le roman peut parfois sembler fouilli, cela se veut peut-être être à l'image des enchevêtrements des voies ferrées. Pour autant, l'intrigue subit parfois quelques ruptures de rythmes et on ne retrouve pas la maîtrise parfaite que l'on pouvait avoir dans The city and the city mais on reste bien au dessus d'un grande partie de la production de SF.

En résumé, peut-être pas le meilleur Miéville mais en tout cas un grand et bel hommage à Moby Dick.

diaspora*
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