Player piano

Kurt Vonnegut

Depuis la Troisième Guerre Mondiale, les machines s’occupent de tout. Les hommes ont une vie agréable. Pourtant l’administrateur Paul Proteus va entrer en révolte.

Satire classique d’un monde automatisé, comparable au "Meilleurs de mondes" d’Aldous HUXLEY sur le principe. Très apprécié en son temps par Philip K. DICK, qui y voyait l’un des "meilleurs romans de SF" qu’il ait lu.

Player Piano

Quelques mots sur l'auteur. Kurt Vonnegut, Jr., né le 11 novembre 1922 à Indianapolis dans l'Indiana et mort le 11 avril 2007 (à 84 ans) à New York des suites d'une blessure crânienne consécutive à une chute dans sa maison à Manhattan1, est un écrivain américain.

Auteur iconoclaste et révolté, maniant l’humour comme une arme de combat intellectuel, satiriste virulent des années Vietnam, anti-BUSH déclaré, Kurt VONNEGUT laisse une oeuvre audacieuse qui démontre la puissance de révolte de la science-fiction, même s’il a toujours, méfiant des étiquettes, refusé d’être considéré comme un simple "écrivain de SF".

Pitch. Bienvenue à Ilium, charmante cité industrielle qu'un fleuve vient diviser : sur une rive vivent les administrateurs, ingénieurs et fonctionnaires. Sur l'autre, les gens. Les petites gens. Ceux qui font semblant de travailler dans les Corps de Reconstruction et de Récupération. Autrefois, ils contrôlaient les machines pour Ilium Works. Mais la Troisième Guerre mondiale est passée par là : presque toute la population a été envoyée au front et les machines ont prouvé qu'elles se contrôlaient aussi bien toutes seules. A présent, les gens se tiennent tranquilles. Le monde est devenu un endroit très agréable et on se demande bien pourquoi un administrateur aurait des états d'âme... Premier roman de l'auteur, dystopie grinçante, Le pianiste déchaîné présente déjà toutes les qualités qui feront la renommée de Kurt Vonnegut Jr.

Ce que j'en ai pensé. Jusqu'à peu de temps, je n'avais jamais lu de Vonnegut malgré tout le bien que je lisais à droite et à gauche sur lui. J'ai entrepris de corriger cette lacune l'année dernière avec son oeuvre emblématique Abattoir 5 et je continue avec ici son premier roman, une dystopie tirée de ses réfexions sur son travail chez General Electrics.

Ecrit en 1952, ce roman est d'une modernité assez stupéfiante à propos de la mécanisation des usines, la relégation des travailleurs mis massivement au chômage (ou équivalent dans des corps de travailleurs) en créant un sous-prolétariat n'ayant aucune chance de s'en sortir mais à qui on offre un minimum pour vivre et la télévision. Alors que l'on est encore dans la reconstruction d'après guerre, le propos est très en avance sur son temps. On y trouve également des formes de management d'équipe à travers des caps où tous se retrouvent pour des activités sportives qui me semblent tout droit sorti d'un manuel des années 80.

Le style est quant à lui très léger, très ironique et colle parfaitement à l'ambiance et la lecture est très fluide et agréable, alternant entre les rapports sociaux et les rapports humains entre le personnage principal et son épouse.

On peut aussi avoir une lecture politique de l'histoire avec une société déshumanisée et entièrement contrôlée par des machines et qui pourvoit aux besoins minimum de la population et l'esprit individualiste et entrepreneur typiquement étasunien de l'autre. À l'aube de la guerre froide, le débat était ouvert.

diaspora*
blog comments powered by Disqus

(c) Ceci n'est pas un copyright.