On the road

Jack Kerouac

Petit détour par un classique des années 50 que je m'étais toujours promis de lire un jour tant celui-ci fascine encore de nos jours.

On the road

Quelques mots sur l'auteur. Jean-Louis Kérouac ou Jean-Louis Lebris de Kérouac ,dit Jack Kerouac, est un écrivain et poète américain.

Né d'une famille de Canadiens français, il est le cadet d'une fratrie de trois enfants. Kerouac passe sa jeunesse entre ses études, sa mère "Memere" à laquelle il est très dévoué et ses nombreux amis. Il commence très jeune à écrire des nouvelles, s'inspirant d'une émission radiophonique, "The Shadow", et des œuvres de Thomas Wolfe.

Ses amis de l'époque sont Allen Ginsberg et William S. Burroughs, rencontrés à l'université.

En 1950, il écrit "Avant la route", ouvrage très inspiré des nouvelles de Thomas Wolfe. Les années suivantes, il connait des échecs successifs auprès des éditeurs et rencontre Gary Snider qui l'initie au bouddhisme et à la communion avec la nature. Kerouac retrace cette époque dans son livre "Les Clochards célestes".

Son ouvrage majeur reste "Sur la route" qui est le livre clé de la "Beat Generation". C'est le récit des errances de l'auteur (Jack Kerouac porte le pseudonyme de Sal Paradise dans ce livre) aux Etats-Unis, voyageant en auto-stop, logeant chez qui l'accepte, partageant femmes et alcool avec des amis de rencontre et s'abandonnant à la loi du hasard à la recherche d'une fraternité.

Pitch. Un gars de l'Ouest, de la race solaire, tel était Dean. Ma tante avait beau me mettre en garde contre les histoires que j'aurais avec lui, j'allais entendre l'appel d'une vie neuve, voir un horizon neuf, me fier à tout ça en pleine jeunesse ; et si je devais avoir quelques ennuis, si même Dean devait ne plus vouloir de moi pour copain et me laisser tomber, comme il le ferait plus tard, crevant de faim sur un trottoir ou sur un lit d'hôpital, qu'est-ce que cela pouvait me foutre ?... Quelque part sur le chemin je savais qu'il y aurait des filles, des visions, tout, quoi ; quelque part sur le chemin on me tendrait la perle rare.

"Sur la route" est centré sur le personnage obscur et fascinant de Dean Moriarty, alors considéré comme le chef de file de la Beat generation.

En révolte contre l'hypocrisie morale de l'Amérique bien-pensante, Jack Kerouac parcourt les États-Unis à la recherche d'un nouveau mode de vie.

Ce que j'en ai pensé. Ce roman classique de la génération beatnik, et plus généralement de l'après guerre, fascine donc encore de nos jours malgré le décalage entre ce qu'il pouvait représenter à l'époque et maintenant. En effet, la génération d'alors se cherche une identité face au carcan de la société américaine puritaine et le fond du récit est une des réponses. De nos jours, j'ai plus de mal à considérer qu'il puisse avoir un impact aussi important.

Il reste bien sûr une certaine idée de la liberté mais celle-ci est assez dérangeante dans le sens où elle n'est qu'individuelle et foncièrement égoïste. Les deux protagonistes passent en effet le plus clair de leur temps à considérer que la liberté c'est de voyager sans le sou, de voler de quoi vivre, de coucher avec un peu tout le monde et surtout de se droguer. De fait, ils troquent un carcan pour s'enfermer dans un nouveau schéma. Ils ne tentent rien de vraiment constructif, de chercher à bâtir autre chose, voir simplement de profiter du voyage pour découvrir et apprécier la nature.

Sur la route porte donc très bien son nom, il ne s'intéresse qu'à la route et pas du tout à ce qui se passe autour. Je pense que certains peuvent se sentir libérer par ce récit mais je suis resté vraiment en dehors. L'auteur ne cherche pas non plus à rendre les personnages sympathiques, en cela il est assez honnête et se contente de retranscrire fidèlement les évènements.

Le style est bien sûr assez particulier de par la manière dont il a été rédigé. J'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans le récit, à la fois par le fond et par la forme. L'un aurait pu sauver l'autre mais j'ai dû le lire avec un oeil peut-être trop critique. Nous avons là le récit d'une génération un peu perdu mais je ne pense pas que la réponse apportée soit forcément un progrès. Malgré le ton enjoué de Sal, je n'ai pas l'impression que ces jeunes soient vraiment heureux au fond. Ils ont parfois de bons moments grâce au jazz mais le reste du temps, ils trouvent leur évasion dans des paradis artificiel.

Je ne regrette pas ma lecture mais je n'ai pas vraiment adhéré au récit pour autant.

diaspora*
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