Mondocane

Jacques Barbéri

Recommandé par une personne sur le stand des éditions La Volte, ce roman paraît idéal pour découvrir l’oeuvre de Jacques Barbéri, assez proche ici du post-exotisme cher à Antoine Volodine.

Mondocane

Quelques mots sur l'auteur. Jacques Barbéri, né le 14 juillet 1954 à Nice, est un écrivain français de science-fiction. Il est également scénariste, traducteur de l'italien et musicien au sein du collectif Palo Alto.

Ses trois passions d’adolescent, la cosmologie, l’entomologie et la poésie, prédestinaient Jacques Barbéri à écrire un jour ou l’autre de la SF. Le film de Stanley Kubrick, 2001 : L'Odyssée de l'espace et le roman de Philip K. Dick Le Dieu venu du Centaure, lui firent franchir le pas au début des années 1970.

Il publie ses premiers textes professionnels entre 1975 et 1978 dans les anthologies d’Henry-Luc Planchat. Il dirige ensuite le collectif Les Locataires qui édite une demi douzaine de plaquettes mêlant intimement texte et image. Parallèlement, il passe un doctorat en chirurgie dentaire et pratique la dentisterie jusqu’en 1985, date à laquelle sort son premier recueil de nouvelles, Kosmokrim qui expose déjà ses principales obsessions d’écrivain : le temps, la mémoire, la perception du réel, la création des mythes et les métamorphoses de la chair qui l’apparentent à des auteurs comme Philip k. Dick ou James Graham Ballard.

Membre fondateur du groupe Limite, il figure au sommaire de leur premier-recueil collectif Malgré le Monde qui a profondément marqué la SF française des années 1980. Il écrit ensuite quatre romans en collaboration avec Yves Ramonet dont trois publiés au Fleuve noir sous le pseudonyme d’Oscar Valetti.

Pitch. Jack Ebner se réveille après sept années de cryogénisation. La guerre est finie. Laquelle de guerre ? Une parmi tant d’autres, à la différence que celle-ci fut gérée par des Intelligences Artificielles, (dont Petit-Poucet et Guerre et Paix) aux humeurs pour le moins fantasques. Elles ne se sont pas privées, en matière de déballage d’atrocités pour parvenir à leurs fins, au détriment d’une humanité survivante qui n’a pas d’autres options que d’espérer en d’utopiques jours meilleurs et de lutter pour survivre dans un monde délirant, balancé entre l’expansion / compression, les altérations géo-climatiques, les montagnes humaines, hommes bouteilles et toute une panoplie de mutations n’épargnant rien ni personne… Jack, seul humain intact, se retrouve projeté dans un monde qui n’est plus le sien, et aura bien du mal à y trouver sa place.

Ce que j'en ai pensé. Depuis longtemps, je souhaitais découvrir cet auteur, membre à son époque du collectif Limite (comme Antoine Volodine ou Emmanuel Jouanne dont j’apprécie particulièrement les œuvres). Ce groupe souhaitait développer une certaine recherche formelle et littéraire dans le cadre de la science-fiction. Pour avoir lu certains de ces auteurs, et même si ce projet n’a pas engendré beaucoup d’oeuvre, son influence et la qualité littéraire de ces écrivains sont vraiment remarquables.

Ce roman n’y fait pas exception, en y rajoutant même une certain forme d’humour absurde. Faisant penser aux premiers récits d’Antoine Volodine, il se rattache assez nettement au post-exotisme en prenant place après un conflit quelque part dans l’est de l’Europe.

Si la trame du roman est assez linéaire, l’histoire cède souvent sa place à l’ambiance dans un monde qui a perdu de sa cohérence.

L’écriture est parfaitement en adéquation avec ce type de narration et c’est avec un grand plaisir que l’on se laisse errer dans ce monde étrange.

C’est donc un roman que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire même si je pense qu’il ne plaira pas forcément aux amateurs de SF pure et dure mais plutôt à ceux ouvert au rêve et au surréalisme.

diaspora*
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