Les poisons de Katharz

Audrey Alwett

Après de nombreux scénario pour des bandes dessinées, ce roman d'Audrey Alwett est un régal et ne souffre nullement de la comparaison avec Terry Pratchett.

Les poisons de Katharz

Quelques mots sur l'auteur. Née en 1982 en banlieue parisienne, Audrey Alwett développe son goût pour l’écriture dès l’école primaire. Durant ses études, elle travaille comme lectrice dans diverses maisons d’édition et comme rédactrice pour la PQR, mais les premières publications qui lui importent seront des nouvelles avec lesquelles elle remporte plusieurs prix.

Après un Master de littérature, c’est grâce à Lanfeust Mag qu’elle rejoint le monde de la bande dessinée, en publiant des histoires courtes. Elle rallie le Gottferdom Studio en septembre 2007 pour faire du scénario son activité à plein temps. SinBad, coscénarisé avec Arleston et dessiné par Pierre Alary chez Soleil, est son premier titre. Une quarantaine de BD ou albums jeunesse a suivi depuis, dont Princesse Sara, une série dessinée par Nora Moretti et vendue à plus de 200 000 exemplaires.

D’abord très présente dans la BD, Audrey Alwett écrit depuis deux ans des romans, essentiellement de fantasy. Le premier d’entre eux s’intitule les Poisons de Katharz et parait en 2016. Depuis 2016, elle dirige également la collection Bad Wolf aux éditions ActuSF.

Pitch. À Katharz, ville-prison dans laquelle sont expédiés les criminels, le meurtre est légal et même récompensé. Ténia Harsnik, la dirigeante, y règne par la terreur et aime jouer de la guillotine. Non qu'elle soit cruelle, mais il lui faut coûte que coûte maintenir le nombre d'habitants sous le seuil des cent mille âmes. Le dépasser conduirait hélas à la fin du monde, et ça serait désagréable. Bien entendu, les enjeux sont secrets. Bien entendu, le marchand de sortilèges Sinus Maverick prépare un coup d'État infaillible. Bien entendu, le Prince Alastor a planifié de raser la ville avec sa trop nombreuse armée. Bien entendu, Dame Carasse, la seule sorcière capable d'affronter ce chaos, vient de ficher le camp. Bien entendu...

Ce que j'en ai pensé. Après avoir été convaincu de l'acheter, lors d'un festival, par l'auteure elle-même, j'ai pu déguster ce petit bijou qui, je l'espère, ouvrira la voie à beaucoup d'autres. Pensant sans doute avoir affaire à un roman de fantasy classique, je me suis vite rendu compte de mon erreur. En effet, ce roman est un véritable hommage au créateur du Disque-Monde tant par la qualité de son écriture que par son ton résolument humouristique.

Le récit tourne autour d'un ensemble de personnages qui, si on peut très vite les cerner, n'en demeurent pas moins originaux et sympathiques. Le comique de situation va très vite jouer, comme également chez Pratchett, pour faire monter la pression et finir sur un climax d'anthologie.

Une chose est assez remarquable ici : malgré plus de 400 pages, le rythme fait qu'il n'y a pas de longueur, tout est parfaitement fluide et au final, on en redemande. C'est une chose que je ne ressens pas chez Pratchett. Si j'en apprécie la lecture, je trouve qu'il y a un peu trop de digressions et qu'on finit par perdre le fil du récit. De fait, j'ai beaucoup de mal à en lire plusieurs de suite.

À tous points de vue, c'est donc un grande réussite. Faisant partie de la collection Bad Wolf, ce livre participe donc au jeu littéraire commun aux autres romans mais je n'ai toujours pas réussi à le cerner. Il m'en reste encore deux en réserve pour tenter de percer le mystère.

diaspora*
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