Le club des punks contre l'apocalypse zombie

Karim Berrouka

Roman au titre et au contenu totalement improbable, ce club des punks nous fait un bon moment de franche poilade non sans faire ressortir des interrogations plus profondes.

Le club des punks contre l'apocalypse zombie

Quelques mots sur l'auteur. Karim Berrouka, qui confesse avec humour préférer dans l'imaginaire avant tout « son manque de réalisme », a publié deux romans, Cyclones et La Porte, avant de se résoudre à publier aux éditions ActuSF un recueil au titre improbable : Les Ballons dirigeables rêvent-ils de poupées gonflables ?

Pitch. Paris n'est plus que ruines.

Et le prix de la cervelle fraîche s'envole.

Heureusement, il reste des punks.

Et des bières.

Et des acides.

Et un groupe électrogène pour jouer du Discharge.

Le Club des punks va pouvoir survivre à l'Apocalypse.

Enfin, si en plus des zombies, les gros cons n'étaient pas aussi de sortie...

Il est grand temps que l'anarchie remette de l'ordre dans le chaos !

Ce que j'en ai pensé. Après un polar aux éléments de fantastique déjà fort original, l'auteur s'attaque ici au récit de zombie, qui commence à devenir une catégorie à part dans les littératures de l'imaginaire, en y injectant une bonne dose de punk (on pourra noter la convergence du slogan « punk's not dead » avec le principe fondateur du zombie). Il tente donc de répondre à la question : le punk est-il bien adapté pour survivre à l'apocalypse ?

La construction de l'intrigue est rythmée par des récits et flashbacks sur ce qui arrive à certains membres du groupe tout en se concentrant sur un noyau central. Même si chaque histoire peut sembler totalement invraisemblable et capillotractée, on se laisse vite prendre au jeu pour ne concerver que l'aspect purement burlesque de l'ensemble.

Comme parfois dans les bons roman de zombie, il existe un second niveau de lecture. Le zombie est en effet souvent le symbole d'autre chose (comme la peur de l'invasion étrangère, de la maladie, etc.). Ici, c'est clairement la société de consommation qui est visée et surtout l'apathie du citoyen. On le voit très bien avec la télévision et la réaction face aux différentes musiques. La société actuelle tend à rendre le citoyen malléable et manipulable via le désir exercé par la consommation et le rend donc plus réactif face à diverses idéologies. De fait, seules quelques idéologies fortes (l'anarchie, le totalitarisme) parviennent à prendre l'ascendant.

Ce roman est donc une belle satire de notre société et une très belle réussite tout court avec une écriture nerveuse comme un bon morceau de punk. On en redemande.

diaspora*
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