La fée, la pie et le printemps

Elisabeth Ebory

Une fois encore, la collection Bad Wolf nous présente un très bel exemple de ce que la fantasy française a de mieux à offrir.

La fée, la pie et le printemps

Quelques mots sur l'auteur. Elisabeth Ebory s’est fait connaître en publiant depuis quelques années des nouvelles sur différents supports, notamment dans diverses anthologies des éditions de l’Oxymore.

Après une nouvelle dans l’anthologie Aube & Crépuscule, elle publie en mars 2009 son premier recueil, A l'orée sombre, aux éditions Griffe d’Encre, sous une jolie couverture signée Amandine Labarre.

Pitch. En Angleterre, les légendes ont été mises sous clé depuis longtemps. La fée Rêvage complote pour détruire cette prison et retrouver son pouvoir sur l’humanité. Elle a même glissé un changeling dans le berceau de la reine...

Mais Philomène, voleuse aux doigts de fée, croise sa route. Philomène fait main basse sur une terrible monture, des encres magiques, un chaudron d’or et même cette drôle de clé qui change de forme sans arrêt. Tant pis si les malédictions se collent à elle comme son ombre... Philomène est davantage préoccupée par ses nouveaux compagnons parmi lesquels un assassin repenti et le pire cuisinier du pays. Tous marchent vers Londres avec, en poche, le secret le plus précieux du royaume.

Des personnages empreints d’une légèreté désespérée, une aventure aussi féerique que profondément humaine. Élisabeth Ebory renoue avec le merveilleux des anciens récits, sans nier leur part d’obscurité.

Ce que j'en ai pensé. C’est l’une des rares fois où j’ai acheté un roman sans savoir de quoi il retournait uniquement en raison de la collection. En effet, depuis que je connais Bad Wolf, je n’ai jamais été déçu par leur choix, même si je suis pourtant plus un amateur de science fiction que de fantasy. Le choix de leurs textes va toujours à des auteurs français présentant une fantasy originale, souvent éloignée des canons héroïques classiques.

De fait, nous avons ici affaire à une fantasy bien ancrée dans nos légendes celtiques et se déroulant dans un XIXe siècle assez proche du nôtre. L’histoire peut sembler un peu classique avec une intrigue centrée sur un changelin mais la véritable richesse du roman n’est pas là.

Il y a tout d’abord le style et le rythme. Alors que la fantasy est souvent marquée par une succession rapide d’événements, celui-ci prend son temps sans pour autant traîner comme dans les grandes sagas en X volumes. Le style de l’auteure est très agréable et les dialogues particulièrement savoureux.

Ce qui rend le roman particulièrement intéressant à mes yeux, ce sont les différents personnages et les relations qu’ils entretiennent entre eux. L’histoire et la psychologie de chaque personnage sont bien fouillés et très convaincants. Le manichéisme est évité, que ce soit pour les héros où leurs opposants si bien que je me suis attaché vraiment à tout le monde.

Je conseille donc ce roman à tous ceux qui aiment les personnages bien construits et qui veulent se laisser porter par une histoire très agréable à lire. Sans pour autant proposer une intrigue complexe, le récit est suffisamment intéressant pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture.

diaspora*
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