La Cote

Rodolphe Maix

Petit roman acheté auprès de l'auteur lors du festival Geekopolis, il décrit une société qui pousse la surveillance, le jugement d'autrui et la téléréalité à son paroxysme pour voir ce qui en découle.

La Cote

Quelques mots sur l'auteur. Rodolphe Maix s'illustre (comme il peut) dans les domaines du roman, des nouvelles, des poèmes, de la bande dessinée, de la musique, du théâtre et, s'il ne s'est pas encore attaqué au point de croix, c'est pour ne pas se disperser dans ses activités. Sa formation dans ces secteurs est la meilleure, c'est-à-dire qu'elle est nulle. Il pourrait ainsi se parer du drap de l'auto-didactisme, flatteur, parce que notre époque promeut les "self-made men" et que l'emploi de ce qualificatif révèlerait son génie intrinsèque et spontané. Là encore, Rodolphe Maix évite cet écueil, en raison, d'une part, de sa modestie sans limite et, d'autre part, du fait qu'en réalité, il n'a jamais rien étudié de sa vie.

Fort de ces qualités et de son parcours sans heurt (car inexistant), il a écrit, entre autres, les romans la Cote (publié en 2006 chez feu les Editions du Tremplin), Star Avenue (publié nulle part) et le Règne des Cupidons (en quête aussi de médiatisation prochaine et enrichissante - d'un point de vue pécuniaire, s'entend).

Pitch.
« Aussitôt que Jean eut saisi son identifiant, son visage apparut, filmé en direct par l'intracam logée au sein de l'écran. Il en profita pour se recoiffer. Une autre caméra de la pièce aurait pu lui montrer son profil ou sa nuque, à sa guise ; en comparaison, un miroir offrait une vue bien plus limitée. »

En tout point de la planète, rien n'échappe aux caméras. Le quotidien est un show permanent, où les participants se comptent par milliards. Acteur et spectateur, chacun surveille son voisin autant que lui-même. La prochaine fois qu'il confiera ses états d'âme, Jean y réfléchira à deux fois avant d'y laisser sa cote.

Si Orwell avait connu Internet, il aurait écrit La Cote au lieu de 1984. Cette histoire, féroce, inattendue, drôle et pas si futuriste que cela, est une critique délicieusement cynique de notre société où la recherche effrénée et chimérique de la gloire a remplacé le désir d'une vie simple et heureuse.

Ce que j'en ai pensé. Que devient donc une personne admirée lorsqu'il sombre dans la déchéance : critique de la société dans laquelle il vit ou volonté de revenir parmi l'élite à tout prix ?

La société décrite ici n'est qu'une anticipation légèrement dystopique de la notre. On y retrouve déjà les mêmes proccupations de la « cote » et il n'y a bien que la technologie qui doit encore évoluer un peu pour se retrouver dans cet univers.

diaspora*
blog comments powered by Disqus

(c) Ceci n'est pas un copyright.