L'épée brisée

Poul Anderson

Délaissant la science-fiction pour lequel l'auteur est plus connu, il nous livre ici un récit dans la plus pure tradition des saga nordiques.

L'épée brisée

Quelques mots sur l'auteur. Poul Anderson est né en Pennsylvanie de parents d'origine scandinave. Sa mère était danoise, et son père suédois. Sa jeunesse se passe dans le Middle-West américain, ce qui explique, tout le long de sa carrière, de nombreuses références au monde paysan et rural.

Il suit des études de physique à l'université du Minnesota et, pour payer ses études, publie son premier texte Tomorrow's children (Les enfants de demain) en mars 1947 dans le magazine Astounding. Il obtient son diplôme une année plus tard. Dans les années suivantes, il s'installe à San Francisco où il continue à écrire des nouvelles soit seul, soit en collaboration (particulièrement avec Howard Waldrop, Gordon R. Dickson ou Karen Kruse (en) qu'il épousera et avec qui il aura une fille, Astrid, mariée avec l'écrivain Greg Bear).

Durant sa carrière, il écrit plus d'une centaine de romans et anthologies (incluant des romans policiers et historiques ou même des recueils de poèmes). Dans le domaine de la science-fiction, il utilise souvent ses connaissances en physique et en chimie pour développer des thèmes scientifiques. Il s'inspire également souvent d'éléments de la mythologie scandinave. Il écrit plusieurs séries, dont la plus connue en français est celle des Gardiens du temps principalement dans un style de Space opera.

Pitch. Voici l'histoire d'une épée qu'on dit capable de trancher jusqu'aux racines mêmes d'Yggdrasil, l'Arbre du Monde. Une épée dont on dit qu'elle fut brisée par Thor en personne. Maléfique. Forgée dans le Jotunheim par le géant Bölverk, et appelée à l'être à nouveau. Une épée qui, une fois dégainée, ne peut regagner son fourreau sans avoir tué. Voici l'histoire d'une vengeance porteuse de guerre par-delà le territoire des hommes. Un récit d'amours incestueuses. De haine. De mort. Une histoire de destinées inscrites dans les runes sanglantes martelées par les dieux, chuchotées par les Nornes. Une histoire de passions. Une histoire de vie...

Ce que j'en ai pensé. Paru la même année que le Seigneur des Anneaux de Tolkien, il n'a pas connu le même retentissement. Pourtant, il s'appuie également sur les légendes nordiques, en étant d'ailleurs bien plus proche de la tradition véritable.

Le récit est ici âpre et violent. En un sens, il est beaucoup plus classique car il reprend le thème du changelin et de la rivalité entre frères pour former une grande tragédie. De son côté, Tolkien optera pour un roman initiatique et messianique dont la trame générale sera maintes fois reprise par la suite en fantasy. Michael Moorcok trouvera d'ailleurs le récit de Poul Anderson supérieur par pect tragique qui s'en dégage.

Dans ce roman, nous retrouvons les grands thèmes nordiques : changelin, malédiction, vengeance, etc. Ici, les hommes ne sont que le jouet d'êtres supérieurs et on ne s'attend pas du tout à une fin heureuse. La tragédie grèque ou Shakespearienne est ici dans toute sa splendeur.

diaspora*
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