L'indien blanc

Craig Johnson

Troisième tome des aventures du shérif Longmire, ce roman là nous fait quitter le Wyoming pour les terres de Philadelphie.

L'indien blanc

Quelques mots sur l'auteur. Craig Johnson, né le 1er février 1961 à Huntington dans l’État de la Virginie-Occidentale, est un écrivain américain, auteur d'une série de quatorze romans policiers consacrés aux enquêtes du shérif Walt Longmire.

Avant d'être écrivain, il exerce différents métiers : policier à New York, professeur d’université, cow-boy, charpentier, pêcheur professionnel, ainsi que conducteur de camion. Il a aussi ramassé des fraises. Tous ces métiers lui ont permis de financer ses déplacements à travers les États-Unis, notamment dans les États de l'Ouest. Il finit par s'installer dans le Wyoming où il vit actuellement. Toutes ces expériences professionnelles lui ont servi d'inspiration pour écrire ses livres et donner ainsi une certaine crédibilité à ses personnages.

Il est l’auteur d'une série policière ayant pour héros de shérif Walt Longmire. Les aventures du shérif se déroulent dans le comté fictif d'Absaroka, Wyoming, Etats-Unis, le long d'une branche des montagnes rocheuses, la Chaîne Absaroka. Par son cadre géographique, la série lorgne vers le genre du western. Elle a été adaptée à la télévision américaine sous le titre Longmire, avec l'acteur australien Robert Taylor dans le rôle-titre.

Pitch. Walt Longmire, le shérif du conté d'Absaroka, n'a pas pour habitude de s'éloigner de ses terres familières du Wyoming. Quand il décide d'accompagner son vieil ami Henry Standing Bear à Philadelphie, où vit sa fille Cady, il ne se doute pas que son séjour va prendre une tournure tragique. Agressée pour une raison inconnue, Cady se retrouve dans le coma, première victime d'une longue liste, et Walt doit se lancer sur la piste d'un vaste réseau de trafiquants de drogue. Commence alors une longue errance urbaine sous la surveillance d'un mystérieux Indien blanc.

Ce que j'en ai pensé. Après avoir exploré pendant deux tomes le conté d’Absaroka, ses grands espaces et ses montagnes rocheuses, l’auteur envoie cette fois ces héros à l’assaut de Philadelphie. Le dépaysement est important pour les lecteurs mais il l’est encore plus pour les personnages.

Pour autant, le roman ne sombre pas dans la caricature avec deux bouseux qui arrivent dans une ville aux mœurs décadentes. S’il y a effectivement un léger choc culturel, celui-ci est rendu très finement.

Le roman reste un polar, avec une enquête très bien construite mais le fait de le situer hors de la juridiction du shérif rend les choses plus complexes. L’environnement est tout de suite hostile au personnage car il est ici l’étranger.

En lui même, ce roman est déjà très réussi en parvenant à ne pas perdre l’essence de la série tout en modifiant son décor. Le rythme n’est pas celui d’un thriller classique avec des rebondissements et des cliffhangers parfois artificiels. Ici, la lenteur inhérente aux grands espaces continue de prévaloir.

Pour la série, ce roman est aussi important car il permet de ne pas l’enfermer dans une routine et des personnages et de tourner en rond autour d’éléments connus et familiers. L’auteur jouait déjà sur les changements dans l’équipe avec des nouveaux adjoints. Ici, il prend un risque supplémentaire en dépaysant les personnages.

Si je garde une préférence pour les histoires se déroulant dans le Wyoming, parce que c’est une grosse partie de l’originalité de la série, je comprends la logique de ce changement de cadre.

diaspora*
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