L'homme maigre

Xavier Otzi

Après la lecture d'une nouvelle très prometteuse, Les pourris, j'avais hâte de découvrir un peu plus cet auteur dans un format plus long.

L'homme maigre

Quelques mots sur l'auteur. Xavier Otzi est un auteur de SFFF de la région lyonnaise et soutient le forum CoCyclics (« Les Pourris » y a bénéficié d’une relecture). Il termine l’écriture d’un premier roman, un thriller fantastique sous les auspices d’auteurs tel que David Khara ou Sire Cédric, joue dans des groupes de rock, et cite volontiers comme références Herbert Lieberman et Yoko Ogawa aussi bien que Lynch et Cronenberg.

Pitch. Hybride mi-homme mi-bête, Djool dissimule sa nature et vit dans la solitude d'un cimetière de campagne. Quand il ne creuse pas la terre, il explore les plaisirs de la surface, joue du blues sur sa guitare, s'autorise des virées à Lyon, se passionne pour la télévision, découvre la saveur des aliments cuisinés. Sa vie bascule le jour où il croise la route de Konrad, un taxidermiste maniaque à la recherche d'une dépouille humaine pour composer sa plus belle chimère. Convaincu d'avoir trouvé un ami, Djool lui révèle ses souffrances et Konrad lui promet d'y mettre un terme. En échange, il doit l'aider à voler un corps.

Ce que j'en ai pensé. Lue quelques jours avant de rencontrer l'auteur au salon Livre Paris, la nouvelle « Les pourris » m'avait laissé une très bonne impression car elle renouvelait un peu le thème du zombi. De plus, son ton assez léger tranchait avec ce que l'on trouve habituellement dans ce genre d'histoire. Je partais donc avec un a priori très favorable pour ce roman.

Au premier abord, tout est très différent, que ce soit dans le ton donné que dans le fond du roman. Celui-ci s'apparente plus au polar avec une intrigue bien construite et les élements auxquels on peut s'attendre dans ce genre. S'il est donc plus classique dans sa construction, il n'en demeure pas moins que le récit s'en démarque en n'étant pas centré sur l'enquêteur mais sur l'élement fantastique en la personne de Djool. Alors que souvent, le polar va s'enfoncer petit à petit dans le fantastique, ici c'est en partant de la créature de l'homme maigre que l'on va dériver vers le polar. En ce sens, c'est assez original et cela justifie amplement la lecture du roman.

Sans chercher d'explication véritable au phénomène, l'auteur va s'attacher à décrire le ressenti de la créature et son intégration au monde des humains. Il parvient d'ailleurs à développer un sentiment d'empathie assez fort avec elle.

C'est donc un très bon premier roman, non dénué de défauts par moment dans le rythme mais c'est plus anecdotique qu'autre chose, et un auteur à suivre dans l'avenir.

diaspora*
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