Norvège #8 : Trondheim-Oslo-Paris-Maison

C'est après une nuit fort agréable dans notre grand lit que nous avons entamé cette dernière journée qui doit nous reconduire à Ollainville pour retrouver notre petit chat Gavroche. Le temps était idéal pour le départ car le crachin du matin ne nous fera pas regretter de ne pas rester un peu plus à flàner le long des fjords. Trondheim ne laissera pas non plus un souvenir impérissable car on fait vite le tour des quelques points remarquables.

Une fois avalé notre petit déjeuner, plus léger que d'habitude et moins impressionant que celui de notre hôtel à Geiranger : le choix était plus limité et, n'ayant pas d'œuf dur, je me suis rabattu sur du lard frit avec des œufs brouillés faisant plus penser à une omelette qu'à autre chose. Par ailleurs, dans aucun hôtel je n'ai vu d'omelette norvégienne proposée au dessert.

Une fois les bagages préparés pour l'aéroport, nous avons tenté de comprendre la manière de régler un péage manqué la veille et avons constaté que : tous les norvégiens sont loin de parler anglais, surtout les jeunes en banlieue, et leur système est si complexe que personne ne semble en maîtriser les arcanes. Nous avions pu constater la veille l'humour du loueur de voiture de Bergen. Celui-ci nous avait remis deux bouteilles d'Ice Tea à l'aspartame et, au moment de les passer à la consigne avec notre bouteille d'eau (les bouteilles en plastique sont consignées en Norvège), nous avons fait sonner la machine et nous nous sommes rendus compte que nos Ice Tea étaient suédois... Les logos sont identiques, donc on constate que le scandinave est farceur ou que les trolls sont partout.

Ayant du temps devant nous et aucune envie de reprendre la route à péage (qui ne rend pas la monnaie qui plus est), nous avons tenté de rejoindre Trondheim par la campagne. En fait de campagne, ce fut plutôt des petites routes de montagne à peine carrossées auxquelles nous avons eu droit. Nous avons une fois de plus pu vérifier le manque d'adéquation entre les noms des villes sur les cartes (oui nous en avions au moins trois ou quatre cartes pour faire des recoupements entre les routes et les villes) et sur les panneaux. En règle générale, se diriger en Norvège sur les petites routes est un mélange de sens de l'orientation, de magie noire et de chance pure. Au fil des jours, nous avons dû nous habituer car, après avoir erré un moment sur la piste des sapins et avoir secouru un homme et une jeune cavalière dont la voiture était en panne, nous avons rejoint des vraies nationales où l'on pouvait se croiser.

La traversée de Trondheim fut tranquille, nous n'étions plus à l'heure de pointe (les Norvégiens travaillent peu mais tous en même temps) et nous avons pu prendre l'itinéraire bis évitant le péage au dernier moment. Comme partout ailleurs, il était mal indiqué et ce n'est qu'au moment où l'on perd espoir qu'on l'apperçoit. En plus d'être gratuit, il a l'énorme avantage de longer la côte du Trondheimenfjord afin de nous offrir une dernière vue sur ces magnifiques paysages qui nous accompagnaient depuis une semaine.

Notre arrivée à l'aéroport fut saluée par le lapin de service qui gardait l'entrée afin de sonner l'alerte si un troll venait à passer. La voiture fut rendue sans plus de formalité que de déposer la clef à l'agence. La valise fut vite enregistrée également, et il ne restait plus qu'à attendre quelques heures que notre taxi pour Oslo daigne arriver. Nous allons également tenter de dépenser nos quarantes dernières couronnes chèrement acquises. Ce sera finalement des sandwichs au saumon, histoire de sacrifier une dernière fois à la tradition locale (par ailleurs aussi bon que le saumon haut de gamme que l'on trouve en France).

Une fois l'interminable attente à l'aéroport touchant à sa fin, nous embarquons pour un court vol vers Oslo mais qui, sous le mauvais temps local, ne nous aura guère épargnés des turbulences. Heureusement pour nous, il n'y eut pas de retard et après avoir parcouru l'aéroport en tous sens pour gagner la zone de transit international, nous eûmes tout juste le temps d'embarquer pour notre dernier vol vers Paris. On peut noter l'effort certain du concepteur de l'aéroport d'Oslo qui a tenu à maintenir en forme les passagers en leur fournissant un long cheminement de se dérouiller les jambes. Il tenait aussi certainement à ce que tout le monde ait le temps et l'occasion de bien admirer chaque recoin de son œuvre. Malgré le temps déplorable sur Oslo, le décollage fut beaucoup plus calme et c'est sur une mer de nuages que s'achève ce périple en Norvège.

Au final nous partîmes avec en tête une Norvège idéale et, sous bien des aspects, nous avons pris rendez-vous là-bas avec la réalité. Non que la Norvège ne soit pas un pays aux paysages splendides, sur ce point il n'y a rien à redire, mais les Norvégiens ne sont pas mieux que les Français. Ils sont loin de parler tous anglais, n'ont pas l'air de travailler énormément, ils ne sont pas vraiment aimables envers les étrangers (nous avons eu l'impression de les déranger la plupart du temps). Ils sont également loin de conduire aussi bien qu'on le prétend, ne respectant guère les limitations de vitesse. Par politesse, je n'ajouterai aucun commentaire quant à leurs divers systèmes de péage. Nous aurions à redire à notre loueur de ne pas donner plus d'explications sur les systèmes de tollroad et tollplaza. Il signale dans sa brochure que les péages sont à la charge des clients mais les voitures sont maintenant équipé d'un autopass réglant l'abonnement...

Les Norvégiens ne sont pas très regardants sur la nourriture, pour des Français c'est presque un choc culturel. Si nous n'avons pas eu de souci dans les hôtels, le choix des produits demeurait assez pauvre ailleurs, comme notre visite au supermarché nous l'a montré. Les produits frais sont réduits au strict minimum et tous leurs produits de consommation, même locaux, sont conditionnés : le kaviar (à base d'œufs de saumon) se présente en tube ; chaque fruit est sous un blister individuel comme un produit de luxe et, bien que toute la Norvège que nous avons vue soit couverte de framboisiers, on ne trouve quasiment aucune framboise en vente.

La culture des pommes est également fort répandue et, malgré la pluie très fréquente, ils trouvent le moyen d'arroser leurs arbres.

diaspora*
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