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Neal Stephenson

Sorti 3 ans après le Samouraï Virtuel en 1994, ce roman co-écrit avec J. Frederick George est très différent du reste de la bibliographie de l’auteur.

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Quelques mots sur l'auteur. Neal Town Stephenson, né le 31 octobre 1959 à Fort Meade dans le Maryland, est un auteur de science-fiction américain, plusieurs fois lauréat du prix Locus1.

Son œuvre associe sciences, technologies de l'information et histoire, encadrées par des récits relevant de la science-fiction ou de l'uchronie. Son travail est à ce titre souvent comparé à celui de Thomas Pynchon.

Bien qu'il ait auparavant écrit des romans comme Panique à l'université ! ou bien Zodiac, c'est le roman le Samouraï virtuel qui l'a rendu célèbre dans les années 1990. Ce roman, à l'origine du terme postcyberpunk, aborde des sujets variés, comme le métavers, les mèmes, les virus informatiques et la mythologie sumérienne. Il a ensuite écrit l'Âge de diamant, se situant dans un univers néo-victorien et steampunk où les nanotechnologies ont pris une place très importante dans la société.

Depuis l'Âge de diamant, qui annonce dès ses premières pages la fin définitive du mouvement cyberpunk8, l'œuvre de Stephenson n'a cessé de s'éloigner de la science-fiction traditionnelle.

Dans Cryptonomicon, inspiré par l'œuvre de Georges Perec, Stephenson met en place une uchronie racontant en parallèle l'histoire de la cryptanalyse durant la Seconde Guerre mondiale et celle d'informaticiens voulant mettre en place un paradis de données.

De 2003 à 2004, il publie The Baroque Cycle : une fresque monumentale de plus de 3 000 pages qui retrace l'histoire secrète de la science au XVIIe siècle. Au travers de ce cycle, c'est le temps lui-même qui devient le théâtre d'une science-fiction à rebours, un espace chronologique et paradoxal, qui mêle aussi bien le fantastique, le roman dumasien que les théories de Fernand Braudel sur le « temps long ».

Neal Stephenson a aussi coécrit deux romans sous le pseudonyme de Stephen Bury avec J. Frederick George.

Pitch. There's no way William A. Cozzano can lose the upcoming presidential election. He's a likable midwestern governor with one insidious advantage - an advantage provided by a shadowy group of backers. A biochip implanted in his head hardwires him to a computerized polling system. The mood of the electorate is channeled directly into his brain. Forget issues. Forget policy. Cozzano is more than the perfect candidate. He's a special effect.

Ce que j'en ai pensé. De fait, il ne se rattache que très légèrement à la science-fiction mais reprend certains thèmes que l’on peut retrouver dans le cyberpunk. Le thème général est ici la description d’une campagne électorale aux USA et l’auteur travaille surtout sur le côté médiatique. Sans anticiper complètement sur l’utilisation de la science des données, on sent qu’il en touche du doigt les prémisses. De fait, le propos est ici de montrer l’importance croissante du buzz et du storytelling dans les campagnes politiques.

Assez long par moment, ce roman reste assez intéressant lorsqu’on le replace dans le contexte de l’époque et l’on imagine sans peine ce que donne ces phénomènes lorsqu’ils sont amplifiés par les réseaux sociaux.

Fondamentalement, j’ai trouvé ce roman assez optimiste sur la vie politique américaine, peut-être un peu trop. On ne s’éloigne pas tant que ça du mythe selon lequel tout le monde peut réussir aux USA.

Malgré tout, ce roman reste un bon livre mais je garde ma préférence pour ces œuvres de science-fiction, ou de fiction historique comme le Cycle Baroque.

diaspora*
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