Idoru

William Gibson

Second volume de la trilogie du pont, ce roman pose des questions sur les relations réel/virtuel au milieu des années 90.

Idoru

Quelques mots sur l'auteur. William Gibson, né le 17 mars 1948 à Conway en Caroline du Sud, est un écrivain américain de science-fiction et l'un des leaders du mouvement cyberpunk.

Plus récemment, William Gibson s'est quelque peu éloigné du genre des dystopies fictionnelles qui le rendirent célèbre pour davantage privilégier un style d'écriture plus réaliste, troquant les sauts narratifs caractéristiques de sa première manière contre un flux d'écriture plus continu. Mais il se focalise toujours sur les changements technologiques et leurs conséquences funestes et moins prévisibles sur la société.

Pitch. Scandale ! Rez, le leader de l'incontournable groupe de rock Lo/Rez, vient d'annoncer ses fiançailles avec une star japonaise du petit écran. Mais Rei Toei n'existe pas : c'est une intelligence artificielle, une " idoru ". Comment peut-on s'unir à une telle créature ? Chia McKenzie, la présidente du fan-club américain du groupe, s'envole pour le Japon afin d'en savoir plus. Colin Laney, lui, est un investigateur spécialiste de la réalité virtuelle qui vient de perdre son boulot. Il est chargé par les gardes du corps de Rez de découvrir ce qui a bien pu passer par la tête du chanteur. Et quand fans, hackers, internautes et mafia russe se retrouvent tous sur l'affaire... Tokyo risque de trembler d'un nouveau séisme !

Ce que j'en ai pensé. Comme toujours chez Gibson, je suis frappé par la justesse de sa vision d’une société future et des questionnements à venir. Je ne me souviens pas avoir lu le premier tome de la série, Lumière virtuelle, mas il est tout à fait possible de se plonger dans Idoru sans cela.

Les années 80 et le début des années 90 voyaient le Japon comme l’archétype de la société technologique à venir et c’est donc assez naturellement que, pour un récit cyberpunk, celui-ci se déroule à Tokyo.

Si le contexte du récit, une relation entre un homme et une IA pouvait laisser expérer un très bon développement dans les mains de l’auteur, cette partie se trouve trop souvent cantonnée en second plan, voir en simple décor. Au lieu de cela, c’est un récit assez classique de cyberpunk, certes par la maître du genre, mais cela reste assez convenu et les éléments originaux ne sont pas assez mis en avant.

L’intrigue elle même manque un peu de crédibilité, surtout dans le traitement des personnages et l’ensemble perd beaucoup en réalisme surtout pour du cyberpunk.

Au final, j’ai le sentiment d’un récit un peu gâché par tout ça et qui passe bien à côté d’un sujet pourtant très intéressant (sans compter les réflexions sur les réseaux sociaux, assez novateurs pour l’époque).

diaspora*
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