Et cette porte, là-bas, qui se fermait

Pierre Gévart

Novella curieuse offrant une relecture du mythe d'Orphée et d'Eurydice dans le but de répondre à certaines interrogations laissées fourbement en plan dans le récit initial.

Et cette porte, là-bas, qui se fermait

Quelques mots sur l'auteur. Pierre Gévart, également connu sous le pseudonyme Hugo van Gaert, est né en 1952 à Valenciennes (Nord). Parallèlement à une activité professionnelle dans la fonction publique, et à des activités universitaires, il mène une carrière d'auteur dans plusieurs genres littéraires. Auteur polygraphe, il écrit dans les domaines de la science-fiction, de la littérature générale, du théâtre (Sociétaire de la SACD), de la poésie, et, dans un autre domaine, des ouvrages universitaires. Il est également le directeur de diverses revues et l'organisateur d'évènements dans le domaine de la science-fiction.

Pitch. Orphée écrit, pour lui-même et pour un journal, où il signe une chronique quotidienne. Eurydice est professeur de lettres. Il boit, elle fume. Il est jaloux, elle aime se sentir libre. Dans le labyrinthe de leur vie commune, des portes s'ouvrent et se referment, innombrables, et nul ne saurait dire si elles les conduisent vers les Enfers ou si elles les en ramènent ; si, à travers elles, ils se retrouvent ou se perdent encore. Par la magie des archétypes, on entre dans l'intimité de ce couple, que le regard particulier de l'auteur arrache à toute banalité. Sans jamais quitter les contours oniriques du mythe, on observe les gestes des amants, décomposés, ralentis, magnifiés. La vie, l'amour, les malentendus passent sous le microscope. Une œuvre atypique, riche en références et clins d’œil semés çà et là comme autant de petits pétards, qui écorchent le mythe sans jamais l'abîmer vraiment.

Ce que j'en ai pensé. Autant avouer ici mon inculture générale en ce qui concerne la mythologie grecque car de la légende d'Orphée, je ne connais guère que l'image de la sortie des enfers. Par chance, ce n'est pas du tout un handicap car les épisodes importants sont rappelés en début de chapitre.

Sur la forme, j'ai trouvé ça très plaisant avec une construction fait de chapitres courts et alternant les points de vue d'Orphée et d'Eurydice. Le rythme est très bon et la lecture en est de fait très agréable.

Le fond est, quant à lui, très français avec la description d'un couple qui se perd peu à peu, chacun reprochant à l'autre son addiction (alcool et cigarettes), même si l'alcoolisme d'Orphée a finalement plus de conséquences. L'intérêt vient bien sûr du lien avec le mythe et de sa transposition qui est, à mon goût, des plus réussi.

diaspora*
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