Entre ogre et troll

Marie-Catherine Daniel

Comme son nom ne l’indique pas, il ne s’agit pas ici d’un roman de fantasy mais d’anticipation plutôt curieux et en tout cas très original.

Entre ogre et troll

Quelques mots sur l'auteur. Marie-Catherine Daniel est une écrivaine française.

Poétesse, nouvelliste et romancière, elle écrit pour les adultes et pour la jeunesse. En littérature "générale", en littérature de l'Imaginaire.

En 1983, elle publie un recueil de poèmes, "L'Ombre des fumées", aux éditions Saint-Germain-des-prés.

Dans les années 1990, elle s'installe à la Réunion où elle vit et travaille à l'université.

Pitch. Arsouille est un vieux troll désabusé et perclus d'arthrite. Plus grand-chose ne l'inquiète, à part bien sûr les ogres, la guerre et son petit-fils qui doit entrer au collège...Mais un soir, Arsouille reçoit une lettre pleine de regrets de son jumeau qu'il n'a pas vu depuis cinquante ans. La surprise est totale : son frère est un ogre et les ogres n'écrivent pas aux trolls. D'ailleurs, les ogres ne font pas dans le sentiment, pas même avant de vous arracher la tête. Alors qui a écrit cette lettre ? Arsouille qui ne sait pas déchiffrer une carte va devoir se rendre sur le front pour le découvrir...

Ce que j'en ai pensé. Encore une fois, c’est une belle découverte de la collection Bad Wolf dont je finis par acheter la production les yeux fermés car, pour le moment, je n’ai jamais été déçu. De fait, je n’avais pas regardé exactement de quoi il retournait et pensait, naïvement, qu’il s’agissait plutôt d’une œuvre de fantasy.

J’ai donc été très surpris mais fort agréablement surpris. Si l’univers se passe indéniablement dans un futur non vraiment déterminé, l’ambiance générale fait plutôt penser à l’époque de la première ou seconde guerre mondiale. Passée la surprise initiale, on se laisse vite prendre à cette histoire faite de souvenirs et à découvrir cet univers et ses codes. Les personnages sont très attachants et, dans l’ensemble, plutôt âgés ce qui change également des romans habituels.

C’est donc une histoire plutôt rafraîchissante que l’auteure nous offre et qui fait surgir beaucoup de questionnement sur le conditionnement et l’évolution des personnes au cours de leur existence, savoir si la prédestination est plus innée ou acquise et quelles sont les moyens de nous sortir de notre condition.

Nous sommes donc bien là dans ce que la science-fiction peut nous offrir de mieux, à savoir comment mettre en place un univers qui exacerbe certaines parties de notre quotidien de manière à nous interroger sur sa dérive future.

En conclusion c’est donc à la fois un texte très intéressant sur le conditionnement mais également une magnifique histoire parfaitement racontée.

diaspora*
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