Embassytown

China Miéville

Un très bon China Miéville où l'auteur explore les particularités d'extra-terrestres via une analyse de leurs rapports au langage.

Embassytown

Quelques mots sur l'auteur. China Tom Miéville, né le 6 septembre 1972 à Norwich en Angleterre, est un auteur de romans qui se joue des genres littéraires : science-fiction, horreur, fantastique, roman noir figurent parmi ceux qu'il a délibérément utilisés et mélangés dans ses œuvres à ce jour. Miéville qualifie son travail de « weird fiction » (« weird » en référence à la fiction d'horreur du début du xxe siècle qui mélange pulp et horreur, comme celle de Howard Phillips Lovecraft) et a été rangé par la critique dans un groupe informel d'auteurs nommé « new weird », rassemblés par leur volonté de faire sortir la littérature de fantasy des clichés imposés par les successeurs de John Ronald Reuel Tolkien.

Pitch. L'action d'Embassytown se déroule dans un futur lointain, dans une petite ville de la planète Arieka. Cette planète est éloignée de tous les centres de commerces ; elle vit plutôt en vase clos.

Sur cette planète coexistent des humains et des extraterrestres autochtones et énigmatiques (les Ariekiens, que l'on appelle aussi « les Hôtes »), qui parlent littéralement par deux bouches, et ne connaissent ni le mensonge, ni la métaphore. Les problèmes de communication, la nature de la langue et la vérité du dit ou du non-dit constituent le cœur du roman.

En effet, seuls quelques humains génétiquement modifiés et appariés, peuvent parler la langue de ces extraterrestres ; ces humains, qui forment une sorte de caste à part, sont appelés « les Ambassadeurs ».

Tout va bien depuis des décennies entre Humains et Hôtes, jusqu'au jour où un Ambassadeur humain inattendu arrive sur la planète et où la situation se dégrade et semble aller vers un conflit majeur… En effet, la Métropole a pour la planète certains plans, qu'elle va tenter d'imposer par la force.

La guerre civile semble inévitable entre Humains et Ariekiens.

Avice Benner Cho, une aventurière humaine, vient de retourner sur Embassytown, la ville de son enfance, après des années passées dans l'espace. Avice, qui ne connaît pas la langue Ariekei, est partagée entre son mari qu'elle aime de moins en moins, un système politique en lequel elle n'a plus confiance, et une langue extraterrestre qui semble parler à travers d'elle.

Ce que j'en ai pensé. Cet auteur est toujours bluffant. Quel que soit le thème et le genre qu'il aborde il le fait toujours de manière assez surprenante.

Il est ici question de l'autre, de l'extra-terrestre et de notre rapport à lui. Tout tourne autour du langage étrange de ces êtres qui est au coeur de leur nature profonde et de la manière dont leur pensée est structurée. C'est un exercice de style stupéfiant autour d'une trame narrative certes un peu convenu mais qui dessert parafaitement l'idée sous-jacente.

Bref encore une belle réussite.

diaspora*
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