Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu

Karim Berrouka

Après deux très bons romans revisitant la fantasy urbaine d’un côté et l’apocalypse zombie de l’autre et sans jamais se prendre au sérieux, l’auteur s’attaque ici au grand Cthulhu.

Celle qui n’avait pas peur de Cthulhu

Quelques mots sur l'auteur. Karim Berrouka, qui confesse avec humour préférer dans l'imaginaire avant tout « son manque de réalisme », a publié deux romans, Cyclones et La Porte, avant de se résoudre à publier aux éditions ActuSF un recueil au titre improbable : Les Ballons dirigeables rêvent-ils de poupées gonflables ?

Pitch. Qu’est-ce qui est vert, pèse 120 000 tonnes, pue la vase, n’a pas vu le ciel bleu depuis quarante siècles et s’apprête à dévaster le monde ? Ingrid n’en a aucune idée. Et elle s’en fout. Autant dire que lorsque des hurluberlus lui annoncent qu’elle est le Centre du pentacle et que la résurrection de Cthulhu est proche, ça la laisse de marbre. Jusqu’à ce que les entités cosmiques frappent à sa porte...

Karim Berrouka revient pour relever un terrible défi : convaincre Ingrid d’aller éclater du Grand Ancien pour sauver l’humanité.

Ce que j'en ai pensé. Etant un grand amateur de récits lovecraftiens depuis tout jeune, et ayant un peu étudié la manière dont le mythe de Cthulhu s’était propagé jusqu’à notre époque, ce roman m’a tout de suite interpellé.

Par ailleurs, j’avais beaucoup apprécié les deux précédents romans de l’auteur et sa manière d’attaquer les mythes à la dynamite en bon punk qu’il est toujours. J’attendais donc beaucoup de ce dernier roman, peut-être un peu trop. En effet, je l’ai trouvé un ton en dessous des autres. L’humour reste présent et son personnage principal intéressant mais moins attachant qu’une bande de punks par exemple.

Je ne suis pas de ceux qui considère que Cthulhu ne peut pas être mis à toutes les sauces mais ici la mayonnaise ne prend pas complètement. L’histoire se laisse bien lire, c’est assez distrayant mais ça reste trop détaché de Lovecraft pour en faire une parodie ou un démontage. On s’amuse de fait beaucoup plus avec les histoires de guerres de sociétés secrètes qu’à chercher les références au maître de Providence.

Au final cela reste un bon roman mais en deça de ce que j’espérais après les précédents titres de l’auteur.

diaspora*
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