Amatka

Karin Tidbeck

Premier roman traduit en français, celui-ci est le digne descendant des œuvres anthropologiques d’Ursula K. LeGuin avec un univers vraiment très original.

Amatka

Quelques mots sur l'auteur. Karin Tidbeck est originaire de Stockholm, en Suède. Elle travaille en tant qu'écrivaine, traductrice et professeure.

Auteure de quelques livres et nouvelles, dont "Amatka", son premier roman traduit en français en 2018. Déjà été nominée aux World Fantasy Award, il s'agit d'une auteure de Fantasy et de Weird Fiction.

Elle vit à Malmö.

Pitch. « Bienvenue à Amatka… où chacun joue un rôle, où le langage possède d’étranges propriétés et où rien – pas même la texture de la réalité – ne peut être garanti.»

Ainsi se présente Amatka, cette austère colonie antarctique aux ambiances post-soviétiques. Amatka, lieu interdit à la dissidence et aux sentiments, espace exigu où la liberté niche dans les recoins obscurs du langage, est une communauté heureuse mais totalement figée. Lorsque Vanja, une « assistante d’information », est envoyée en mission là-bas pour y collecter de l’intelligence à des fins gouvernementales, elle comprend rapidement que son séjour qu’elle prévoyait expéditif sera moins routinier qu’envisagé. Et pour cause, le point de bascule n’est jamais très loin dans cette colonie d’hiver, de sorte que Vanja sera amenée à enquêter parmi les ombres d’Amatka, celles qui revendiquent l’insurrection…

Ce que j'en ai pensé. S’il paraît un peu cliché de parler d’un ton froid, voir glacial, pour un roman suédois, force est de constater que celui-ci n’échappe pas à cette règle. Magnifiquement traduit par Luvan, l’écriture m’a fait penser à un savant mélange d’ambiance dystopique à la 1984 avec l’étude anthropologique d’une société, vraisemblablement située sur une autre planète.

Proche d’un univers concentrationnaire, toute la société est orientée de manière bureaucratique vers le seul objectif de la survie. On ne sent pas forcément de volonté de nuisance mais le bien de la société prend parfois des chemins détournés.

C’est ici une des grandes forces du roman de ne pas chercher à juger trop durement cette société qui, malgré ses défauts, a une logique de fonctionnement que l’on peut comprendre. Le mystère de la découverte fait partie intégrante du plaisir de la lecture et, ici, l’univers se dévoile petit à petit d’un manière parfaitement bien amenée.

Les personnages sont également remarquables et les relations qu’ils nouent entre eux sont parfaitement justes et reflètent exactement cette société bureaucratique. Ils sont l’essence même du lieu et donnent, plus qu’autre chose, l’impression d’étranger au roman.

Un dernier détail donne aussi toute sa saveur au début du roman, la substance dont sont fabriqués les objets usuels et qu’il faut régulièrement renommer.

Je ne peux donc que vous conseiller ce roman et espérait que les nouvelles de l’auteure seront également un jour traduites en français.

diaspora*
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