Supernormal

Robert Mayer

Ayant plusieurs fois entendu parler de ce roman de 1977 racontant une histoire de super-héros un peu différente des autres.

Supernormal

Quelques mots sur l'auteur. Robert Mayer était un journaliste américain à succès, régulièrement primé pour ses reportages sur la ville de New York. En 1977, il publiait son premier roman, "Superfolks" ("Super normal" en français).

Pitch. David Brinkley a été le plus grand des superhéros. Mais il est difficile d'être et d'avoir été. Un jour, il prend sa retraite, se marie, commence à perdre ses cheveux, à prendre du poids, et s'installe en banlieue. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, quand une série de catastrophes décime la population de superhéros disponibles pour sauver New York. Plus de Superman, plus de Batman. C'est David qui doit retrouver ses collants, sa cape et son masque pour sauver une Amérique qui doute, en pleine Guerre Froide. Le seul problème, c'est que notre héros est désormais un homme entre deux âges, dont les pouvoirs tombent parfois en panne, et qui se sent complètement dépassé par l'Amérique des années 70, avec son cortège de nouveautés. Il se lance quand même dans l'aventure, et nous emmène avec lui dans un thriller qui plonge avec humour dans les méandres d'une Amérique qui doute, après l'affaire du Watergate et la fin de la guerre du Vietnam.

Ce que j'en ai pensé. Pour qui s’intéresse au phénomène des super-héros aux USA, ce livre est un classique, non pas parce qu’il pourrait s’inscrire dans l’un ou l’autre des deux grandes maisons d’éditions (Marvel ou DC) mais parce qu’il est le premier à mettre en scène la fin de cet univers. Il fut d’ailleurs une des sources d’inspiration d’Allan Moore pour les Watchmen.

Ce roman parle donc d’une époque où les super-héros ont soit pris leurs retraites, sont partis sur une autre planète voire sont morts (à noter que les héros sont plutôt originaires de l’univers DC). C’est donc cette ambiance proche du début des Watchmen que l’on retrouve ici mais la comparaison s’arrête à peu près là.

Comme souvent, mais c’est particulièrement criant ici, l’auteur prend prétexte à cette histoire du dernier super-héros pour parler des années 70. Si le récit est souvent plaisant et assez critique de l’époque, il y a une certaine tentation à céder à la facilité. Je ne sais pas si j’en attendais trop mais je suis resté un peu sur ma faim.

C’est évidemment un pastiche de Superman et un récit très parodique mais il donne un éclairage adulte assez intéressant sur l’envers du décors. Il se laisse très bien lire, assez rapidement même. Le style n’est pas vraiment remarquable mais il remplit bien son rôle.

De par son impact sur les auteurs de comics, il est important de l’avoir lu si l’on est un vrai fan. Pour les autres, c’est un récit plaisant et amusant mais il manque un petit quelque chose pour le rendre vraiment indispensable.

diaspora*
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