Les pionniers du chaos

Norman Spinrad

Réédition de ce roman de 1970 de Norman Spinrad, celui-ci s’incrit dans une reprise en main de certains vieux thème de la SF, ici la dystopie politique.

Les pionniers du chaos

Quelques mots sur l'auteur. Norman Spinrad, né le 15 septembre 1940 à New York, est un auteur de science-fiction américain. Appartenant à la Nouvelle Vague littéraire qui a révolutionné la science-fiction dans les années 1960-1970. Il a été rendu célèbre par des livres perçus à l'époque comme de véritables bombes, principalement Jack Barron et l'Éternité et Rêve de fer. Après avoir vécu à Los Angeles puis à San Francisco, il vit depuis plusieurs années à Paris.

Pitch. Le Coordinateur descendit lentement les marches. Les Pupilles attendaient, bien placés pour les caméras. Boris Johnson crispa la main sur la crosse du pistolet-laser. Il avait prévu quelques retouches au scénario. Et le Coordinateur n'en savait rien.

Oh, il fallait agir ! Chaque jour les Pupilles étaient plus gras, plus roses, plus satisfaits. Il était temps, plus que temps.

Le rayon brûla l'épaule d'un colosse mordoré qui hurla, se tordit de douleur et, de sa main valide, visa Johnson. Un Pupille fut touché et glapit. La foule affolée se mit à tourner en rond. Le plan allait réussir !

Alors il entendit une voix chuchoter près de lui :

  • L'heure a sonné, Frères du Chaos. Notre attente se termine. La fin du règne de l'ordre est en vue.

Ce que j'en ai pensé. Ecrit dans un contexte social assez agité, ce roman reflète les aspirations révolutionnaires et anarchistes de l’époque. Norman Spinrad a très souvent intégré une dimension politique dans son œuvre, rejoignant en cela une bonne partie des auteurs de l’époque (Ballard entre autres). Il va ici plus loin en prenant comme prétexte cette histoire de lutte de pouvoir pour y développer les thèses de son alter ego Gregor Markowitz (« auteur » de The theory of social entropy).

Si les idées en elle mêmes sont assez intéressantes, avec une opposition entre un pouvoir, un aspirant au pouvoir et une force entropique chaotique, le livre est desservi par une écriture assez catastrophique. L’ayant lu en français, je ne sais si cela est dû à la traduction mais cela rend le roman assez pénible à lire.

De fait, la démonstration politique sous-jacente ne ressort pas suffisamment dans une intrigue assez mollassonne. À trop se focaliser sur le fond, l’auteur en a clairement négligé la forme. Un essai aurait pu avoir plus de force.

Nous sommes ici très loin des grands romans de Spinrad (Jack Barron et l’éternité, les années fléaux, etc.) et il ne reste qu’un roman raté mais contenant en filigrane des idées en friche méritant un meilleur traitement.

diaspora*
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