Lucius Shepard
Aimant à la fois les novella et Lucius Shepard, je ne pouvais qu’être séduit par ce volume de la collection une heure lumière.
Quelques mots sur l'auteur. Né dans une famille bourgeoise, Lucius Shepard quitte les États-Unis à l'âge de quinze ans pour mener une vie de bourlingueur. Il gagne l'Irlande en cargo puis visite l'Europe, l'Afrique du nord et enfin l'Asie. Vivant d'expédients, il travaille dans une usine de cigarettes en Allemagne, est vendeur à la sauvette sur les marchés du Caire puis videur dans une boite de nuit en Espagne. Au bout de quelques années, il revient aux États-Unis dans le but de poursuivre quelques études à l'université de Caroline du Nord.
Il rencontre sa femme, Joy Wolf, avec qui il aura un fils, Gullivar, qui deviendra architecte à New York. Mais il repart bientôt à destination des pays du Sud-Est Asiatique et de l'Amérique centrale, en particulier au Honduras.
Dans les années 1980, après un bref passage dans les ateliers d'écriture Clarion, il commence à écrire et publie bientôt sa première nouvelle, Green Eyes, en 1984. Parallèlement, il exerce de 1982 à 1984 le métier de reporter free lance et couvre notamment le conflit du Salvador. Son premier roman, Les yeux électriques, parait en 1984 suivi en 1987 par La vie en temps de guerre.
Devenu plus discret dans les années 1990, Lucius Shepard s'est remis à l'écriture et publie de nouveau depuis l'année 2000.
Pitch. Londres, fin du 19e siècle. La ville est polluée par l'industrialisation. Samuel Prothero, aliéniste reconnu et membre du club des inventeurs, est sollicité par l'ingénieur Jeffery Richmond. Celui-ci est le concepteur des attracteurs, des machines destinées à purifier l'air londonien. Mais son invention attire aussi les fantômes, en particulier celui de sa sœur décédée dans des conditions étranges...
Ce que j'en ai pensé. Depuis ma découverte de Lucius Shepard il y a maintenant plus de 25 ans, je suis toujours preneur de découvrir un texte qui m’a échappé. Il fait partie de ces auteurs qui s’épanouissent aussi bien dans les nouvelles que sur des textes plus long, et quel que soit le style.
Ici, il s’aventure sur des terres entre steampunk et fantasy by gaslight pour reprendre les absurdes mais néanmoins cocasses catégories. Disons pour résumer qu’il s’agit un récit au croisement du roman gothique, du steampunk et de l’analyse psychiatrique.
Le style de l’auteur est toujours impeccable et l’intrigue parfaitement menée. C’est donc un très bon choix de textes pour cette collection, j’en ai d’ailleurs encore quelques uns à lire et ce format gagne à être plus développé en France.
Pour ceux qui ne connaissent pas Lucius Shepard, ce texte peut être une très bonne entrée en matière pour le découvrir et aller plus loin.