Claire Krust
Premier tome d'un dyptique de fantasy assez original,le roman développe des personnages assez intéressants tout en restant assez classique.
Quelques mots sur l'auteur. Claire Krust a commencé à écrire à l’âge de dix ans des histoires qu’elle ne terminait pas. Plus tard, elle découvre les littératures de l’imaginaire avec des auteurs de fantasy jeunesse (Pierre Bottero, Erik L’Homme, J. K. Rowling) puis à des auteurs adulte (Louise Cooper, Robin Hobb). Ces lectures lui ont permis de porter un regard critique sur son écriture et ses histoires. Dans une interview, Krust déclare avoir complètement réécrit Les Neiges de l’éternel, son premier roman, après avoir lu L’Assassin royal.
L’histoire de ce premier livre est née vers 2008, quand elle était au lycée, sous forme de nouvelle écrite pour un concours d’écriture. Quelques années plus tard, elle reprend l’histoire avec l’envie d’en raconter la suite et de développer d’autres personnages.
Dans ses récits, les fantômes ont une place importante. En effet, Krust se passionne pour ces êtres morts mais toujours encrés dans la vie, pouvant être terrifiants ou amusants et dotés d’un point de vue particulier. Elle en fait une source d’inspiration inépuisable, pleine de potentiel.
En parallèle de sa nouvelle carrière d’auteure, Krust est rédactrice web chez Kreatic SAS.
Pitch. Depuis des décennies, les Enges vivent en paix en haut de leur pilier, en totale communion avec le vent, exilés du reste du monde dont ils n’ont que faire. L’Envolée est proche, ce rite qui leur permet d’acquérir leurs ailes d’or et de s’élancer vers les cieux. Mais le coeur de Céléno n’est pas à la fête. Rejetée par ses pairs, privée de ce droit, elle est sur le point d’assister au départ de l’homme qu’elle aime en secret. C’est alors que l’impensable se produit. Les hommes, ces êtres qu’ils ne connaissent que dans les légendes, surgissent et mettent leur pilier à feu et à sang.
Précipitée sur la terre ferme, parachutée dans un monde qu’elle ne comprend pas et qui veut sa mort, Céléno est sauvée in extremis par Sujin l’Être de l’eau. Ensemble, ils vont remonter les traces des derniers Enges captifs et tenter de les libérer. Mais que peuvent deux parias contre la folie des hommes ?
Ce que j'en ai pensé. Ne connaissant pas l'auteur, je me suis laissé tenter par les choix de la collection Bad Wolf qui ne m'ont jamais déçu. Après l'avoir commencé, j'ai hésité un moment avant de savoir si je le rangeais en fantasy ou plutôt en science-fantasy comme les dragons de Pern. Au final, je pense que j'aurais préféré la seconde option, l'histoire ne se situant pas dans un lointain futur.
Sur le fond, c'est une histoire très classique en fantasy avec un jeune en quête initiatique et un vieux sage mais les personnages sont bien traités et plus profond que dans la plupart des romans de fantasy. L'auteure évite également certains écueils de personnages surhumains de part leur naissance et faisant ici découler les capacités d'un accident.
Un autre point intéressant ici est le passage à une seconde partie basée sur d'autres personnages. On imagine qu'au fur et à mesure les différents arcs narratifs vont finir par se regrouper mais cela permet d'avoir uen vision diverse de la société décrite. L'auteure développe également une histoire assez politique et différentes travers de sa société basée sur un certain racisme des humaisn envers des races supérieures. Si ce n'est pas inhabituels en fantasy, le traitement est souvent moins cru.
Nous avons donc beaucoup de bonnes choses, une histoire qui se met en place de diverses manières et un fond qui, s'il n'est révolutionnaire, est néanmoins suffisament intéressant pour que l'on ne sache pas où l'auteur veut nous amener. L'écriture est d'ailleurs très fluide et sert bien le récit.
Pourtant, en dehors d'une lecture agréable et d'avoir passé un bon moment, je reste un peu sur ma faim. Je pense qu'il doit falloir vraiment lire l'ensemble du dyptique pour se faire vraiment une opinion à ce sujet.