Après un petit déjeuner fort copieux, nous avons fait nos adieux au Scandic Hôtel pour tenter une dernière fois notre chance auprès du marchand de cailloux. Peine perdue, toujours personne... Nous nous sommes vengés avec une belle vue sur un voilier ancien de la marine.
Quitter Bergen s'est révélé une expérience hardue, mais nous avons su triomphé tout de même de tous les obstacles que les trolls ont pu mettre sur notre route pour nous égarer. Notre première église en bois debout, celle de Fantoft, était sur notre chemin et nous a servi de test pour savoir si nous étions capables de lutter avec succès contre la signalisation locale. En définitive, ce n'est pas pire qu'à Lyon mais vraiment pas idéal pour les touristes. En fait, ils n'aiment pas les touristes. L'église, elle, est par contre très belle.
Le reste de la route vers Ulvik fut plus aisé et parfaitement en accord avec l'idée que l'on s'en faisait. Elle longeait et passait de fjord en fjord pour finir par parcourir une grande partie de la côte du Hardangerfjord qui se termine pour nous à Ulvik. Nous avons donc pu admirer au passage quelques magnifiques cascades (Steindalsfossen), des petites îles perdues au milieu du fjord avec quelques maisons ou cabanes plus perdues encore dessus (Kvamskogen), des cimes enneigées en décor de fond avec les flans abrupts des monts se jetant dans l'eau.
Ulvik se situe au fond d'une grande baie terminant un des bras du fjord, très calme, tranquille et reposant, fort connu comme étant un des lieux les plus romantiques de Norvège. Un petit cocon isolé du temps et des soucis. Histoire de compléter cette journée, nous avions décidé de visiter Osa, qui se situe au bout d'un autre bras du fjord dans la vallée d'à côté. L'endroit est principalement connu pour ses sculptures faites pour les JO d'hiver et pour son eau qui passe pour être la meilleure du monde.
Après un bout de route passant à travers des tunnels assez longs et sans éclairage, certainement une autre coutume locale comme le fait de ne pas faire complètement les lits dans les hôtels, nous sommes arrivés à ce que l'on peut appeler le bout de la route, voire du monde.
Malheureusement pour nous, l'entrée vers le jardin contenant les sculptures et la source d'Osa était à la fois payante et fermée. Par ailleurs, une étrange musique était diffusée dans toute la vallée, peut-être créée par les variations de pression dans le débit de la cascade... Nous n'en saurons guère plus pour le moment. Du coup, on se venge sur une maison en la recouvrant d'herbes.
Il ne nous reste plus pour ce soir qu'à expérimenter un repas norvégien, ce qui nous changera d'un pølser pris en surplomb de Bergen ou d'un sandwich jambon fait maison avalé avec circonspection dans notre chambre d'hôtel, en ayant pris soin ensuite d'effacer toute trace de notre délit.
Nous avons pu aussi constater que les policiers norvégiens sont fort courtois et charmants avec les touristes, parlant un très bon anglais même si c'était pour nous faire passer un éthylotest... Vu le prix de l'alcool ici, nous n'allions certainement pas boire autre chose que de l'eau !
Le repas consista en un buffet agréablement bon et varié : saumon mariné, diverses viandes froides, salades... il faut juste se dépêcher pour la soupe.
Autre particularité qui montre que l'on se trouve dans l'arrière-pays : deux églises pour un si petit patelin et un nouveau testament dans la table de chevet. Il ne manquait que le crucifix au-dessus du lit.