Entends la nuit

Catherine Dufour

Retour à la fantasy, urbaine cette fois, pour Catherine Dufour avec comme toujours une grande maîtrise du récit.

Entends la nuit

Quelques mots sur l'auteur. Catherine Dufour est née en 1966 à Paris. Écrivaine française, elle écrit des romans et des nouvelles de fantasy déjantés, de science-fiction sérieuse et de littératures blanches utilitaires.

Pitch. La chair et la pierre sont de vieilles compagnes. Depuis des millénaires, la chair modèle la pierre, la pierre abrite la chair. Elle prend la forme de ses désirs, protège ses nuits, célèbre ses dieux, accueille ses morts. Toute l'histoire de l'humanité est liée à la pierre. Quand on a 25 ans, un master en communication, une mère à charge et un père aux abonnés absents, on ne fait pas la difficile quand un boulot se présente. Myriame a été embauchée pour faire de la veille réseaux dans une entreprise du côté de Bercy, et elle découvre une organisation hiérarchique qui la fait grincer des dents : locaux délabrés, logiciel de surveillance installé sur les ordinateurs, supérieurs très supérieurs dans le style british vieille école. Mais quand un de ces supérieurs s'intéresse à elle via Internet au point de lui obtenir un CDI et lui trouver un logement, elle accepte, semi-révoltée, semi-séduite... Mauvaise idée ? Pas pire que le secret qu'elle porte. Myriame est abonnée aux jeux dangereux dans tous les cas, et sa relation avec Duncan Algernon Vane-Tempest, comte d'Angus, décédé il y a un siècle et demi, est à sa mesure.

Ce que j'en ai pensé. Etant un grand fan de Catherine, je ne pouvais donc que me précipiter sur son dernier opus. Comme elle l’a expliqué en interview et articles dans le Diplo, Elle a souhaité reprendre la thématique des romanes Twilight/50 nuances de Grey en y ajoutant ce qui manquait pour en faire un récit crédible : l’aspect social du conflit de classe.

En effet, cette dimension est totalement absente de ces histoires alors que c’est un élément qui ne pourrait manquer de survenir et d’influer sur le récit. Bien entendu, elle ne se contente pas de ça et nous plonge dans une histoire qui nous interroge sur la modernité actuelle à travers les réseaux sociaux et la surveillance généralisée au travail.

Très habilement, elle y mêle le fruit de ses recherches sur les non morts, les revenants, ceux qui s’accrochent aux vieilles pierres.

Enfin, c’est aussi un formidable voyage à travers des lieux insolites de Paris. Difficile donc de ne pas être comblé par cette histoire foisonnante de bonnes idées et avec de vrais personnages bien campés et loin des caricatures. Tous sont finalement assez attachants à leur manière et surtout très humains avec leurs qualités et leurs défauts.

Je ne peux donc que recommander très chaudement ce roman pour toutes ses qualités et pour l résultat de cette expérience de traitement social de la romance.

diaspora*
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